Alors que l'auteur controversé a sorti un deuxième roman intitulé « le couteau » en lien avec l'attaque dont il a été victime en 2022, les médias tenus par des « ex-muslims », comme ils se surnomment eux-mêmes, reparlent du roman au titre évocateur : « Les versets sataniques ». De quoi parle-t-on vraiment ?
« Les versets sataniques » est le titre d’un roman écrit par Salman Rushdie, publié en 1988.
Ce roman est présenté comme mêlant des faits historiques comme l'attentat d'un groupe terroriste sikh contre le Boeing 747 Air India 182, des émeutes en lien avec les violences policières en 1981 à Brixton, une histoire en lien avec des acteurs indiens, de la ferveur populaire chiite, la révolution iranienne, des points biographiques sur l’auteur, des points imaginaires de l’ordre du roman, et un épisode tiré d’un exégèse de Tabari sur les versets 19, 20, 21, 22, 23 de la sourate l’Etoile, la sourate 53.
En l’état, ce roman raconte l’histoire de deux hommes :
Gibreel Fatishta, un acteur indien très connu, qui part en Angleterre en quête de lui-même et d’une femme qu’il a rencontrée, ayant perdu la foi, et Saladin Fatishta, qui est un indien d’origine, de nationalité britannique, se sentant d’ailleurs plus britannique qu’autre chose, mais qui subi le racisme et les discriminations à cause de sa couleur de peau. Alors qu’ils volent vers l’Angleterre, leur avion est victime d’une attaque terroriste, mais seuls les deux hommes survivent. Ils sont interrogés par la police qui soupçonne Saladin, celui qui se sent très britannique, et qui l’arrête. Gibreel ne le défend pas et le roman raconte leur animosité, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à nouveau pour une confrontation. Gibreel, lui, est victime d’hallucinations et de rêves. Il y voit souvent un prophète exilé, du nom de Mahound, dans la ville de la Jahiliya, qui a fuit une révolution et qui revient à Jahiliya pour tuer son peuple.
Au final, « les versets sataniques », c’est parce que dans un chapitre, Gibreel voit Mahound, qui lui énonce des versets dans lesquels il dit qu’il est possible d’adorer une autre divinité que Dieu, mais se rétracte ensuite, disant que c’est le diable qui lui a inspiré de dire cela.
Ces éléments romanesques, associés aux éléments historiques, sociétaux etcetera, on fait que certains y ont vu la critique de l'islam et de son prophète, notamment en lien avec l'exégèse de Tabari.
Le roman est sorti en 1988, et en 1989 l'ayatollah Khomeiny publie un avis juridique en mettant en cause l'œuvre de l'auteur et le condamnant à mort. Les médias reprennent alors beaucoup l'affaire, et c'est ce qui les a conduits à dire qu'une fatwa était une condamnation à mort.
Pour rappel, fatwa فتوى est un mot qui signifie « réponse, éclairage, conseil avisé ». Il est souvent traduit aussi par « conseil », notamment dans les versets sur les rêves de Joseph, et dans lesquels le roi demande à être conseillé, comme par exemple dans la sourate 12 au verset 43 :
O notables, donnez-moi une explication de ma vision, si vous savez interpréter le rêve
يَا أَيُّهَا الْمَلَأُ أَفْتُونِي فِي رُؤْيَايَ إِن كُنتُمْ لِلرُّؤْيَا تَعْبُرُونَ
Indien d'origine, Salman Rushdie est d'abord ciblé par une campagne de presse contre la publication de son livre. Elle est organisée par deux députés musulmans du Parlement indien Khurshed Alam Khan et Syed Shahabuddin. Le parti pakistanais jamaat-e-islami, un des plus vieux partis religieux du pays, interpelle le gouvernement britannique en vertu de la loi sur le blasphème. L'affaire s’étend en Iran, au Pakistan, et même en Afrique du Sud. L'éditeur est menacé de mort et le livre est interdit dans plus de 20 pays.
En Angleterre, des manifestations éclatent contre le livre jugé blasphématoire. L'affaire prend alors des proportions énormes : alerte à la bombe chez l'éditeur, autodafé… On retravaille sur la loi sur le blasphème, le conseiller municipal de Bradford (musulman) tente de faire passer le message que « l'islam est la paix », et le monde politique et individu intellectuel se divise : on a d'un côté ceux qui sont pour étendre le délit de blasphème et de l'autre ceux qui soutiennent Salman Rushdie.
Du côté géopolitique, l'Angleterre protégeant Salman Rushdie, qui vivait là-bas depuis l'âge de 13 ans, se voit rompre ses relations par l'Iran. Après la fatwa, des attentats ont eu lieu contre des libraires qui vendaient le libre à Berkeley, contre des bureaux de presse qui défendaient le droit de lire le livre, un traducteur japonais et un traducteur italien sont poignardés à mort, un norvégien lui survit à son attaque. Un traducteur turc est visé lors de l'incendie de l'hôtel dans lequel il séjournait, ce qui cause la mort de 37 personnes.
Après la mort de Khomeiny en 1989, Salman Rushdie publie des excuses officielles dans lesquelles il affirme son respect pour l'islam. En 1998, l'Iran annonce renoncer à accomplir la fatwa mais en 2006, l'ayatollah Hassan Saneii la remet en avant. En 2012 il y a même une récompense pour son meurtre[1].
D’après Le Figaro dans un article du 13 août 2022, l'auteur de l'attaque contre Salman Rushdie s'appelle Hadi Matar. Il a 24 ans et affichait son soutien au régime iranien, aux Gardiens de la révolution. Il avait pour photo de profil Facebook une photo de l'ayatollah Khomeiny.
Les versets de la sourate l'étoile et l'exégèse de Tabari : il est mentionné sur certains sites que les versets sataniques proviennent d'une exégèse de Tabari[2].
En réalité l'expression a été inventée par William Muir, un orientaliste du dix-neuvième siècle (1819-1905), dont la bibliographie se compose de « la vie de Mahomet », « l'élévation et le déclin de l'islam », « les controverses Mohamediennes », et d'autres.
La 3e phrase de cet article Wikipédia qui a été créé le 4 décembre 2013, a été rajoutée le 3 août 2018 par un compte automatique qui mentionne que l'épisode des « versets sataniques » est rapporté dans de nombreuses sources du commentaire islamique.
Voici les versets qui seraient des versets sataniques d'après les sites ou bien des livres d'orientalistes[3] :
19 أَفَرَأَيْتُمُ اللَّاتَ وَالْعُزَّى
Que vous en semble [des divinités], Lât et Uuzzâ
20 وَمَنَاةَ الثَّالِثَةَ الْأُخْرَى
ainsi que Manât, cette troisième autre?
21 أَلَكُمُ الذَّكَرُ وَلَهُ الْأُنثَى
Sera-ce à vous le garçon et à Lui la fille?
22 تِلْكَ إِذًا قِسْمَةٌ ضِيزَى
Que voilà donc un partage injuste!
23 إِنْ هِيَ إِلَّا أَسْمَاءٌ سَمَّيْتُمُوهَا أَنتُمْ وَآبَاؤُكُم مَّا أَنزَلَ اللَّهُ بِهَا مِن سُلْطَانٍ إِن يَتَّبِعُونَ إِلَّا الظَّنَّ وَمَا تَهْوَى الْأَنفُسُ وَلَقَدْ جَاءَهُم مِّن رَّبِّهِمُ الْهُدَى
Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n'a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur.
D'après Wikipédia, on lit dans le dictionnaire du Coran[4] que Tabari dit dans son exégèse de ses versets que :
Mahomet se serait assis à proximité de la Kaaba et aurait reçu la visite de l'ange Gabriel. C'est à ce moment que Satan aurait fait dire à Mahomet « des paroles de compromission et de réconciliation » en parlant de trois divinités mecquoises, al-Lat, al-Uzza et Manât : « Ce sont les sublimes déesses et leur intercession est certes souhaitée ». Al-Lat, al-`Uzzâ, et Manât étaient des déesses préislamiques6. Les musulmans et les polythéistes se seraient alors inclinés ensemble.
Dans l'exégèse de Tabari[5], il n’y a rien. Dans le tafsir d’Ibn Kathir[6], il n’y a rien sur Satan.
Il est simplement mentionné qu’il y avait une réprobation des idolâtres qui donnait à des égos dans leur culte en adorant des idoles pour lesquelles ils avaient bâti des temples identiques à la Kaaba, comme Al lât, qui était un rocher blanc et sculpté sur lequel les gens avaient élevé un temple dans la ville de Taïf, et Al Uzza, qui était d'après Ibn Jarir un dérivé du nom Al-Aziz et qui était le nom d'un arbre sur lequel les gens avaient élevé un temple recouvert de voile dans la région de Nakhla, entre la Mecque et Taïf. Et les gens de Quraysh vénéraient cette idole, d'après Tabari justement.
Quant à Manât, elle se trouvait dans la région de Mouchala, entre la Mecque et Médine. C'est de cet endroit qu'ils prononçaient l'intention d'accomplir le pèlerinage avant de prendre la route vers la Mecque. Dhoul al khalasa, était l’idôle des tribus de Daws, Khath’am et Bajila, ainsi que des arabes vivant dans la région de Tabala. Leur Kaaba a été nommée la Kaaba du Sud, alors que la Kaaba de la Mecque était appelée la Kaaba du Nord[7].
Dans d'autres exégèses comme celle du commentaire du Laurier de l’exegèse[8], une mention de Satan, dans le sens où ce que suggère l'âme comme mauvaise croyance est inspiré de Satan. Mais il n'y a pas de mention faite de l'histoire de Satan qui a inspiré à Muhammad de parler de ses divinités en disant qu'on peut leur demander une intercession.
Cependant, l'argument cité par le Coran des historiens est que les versets auraient été abrogés et supprimés du corpus coranique au moment où il en a été fait un livre, un musHaf. Pour les orientalistes, cet argument est authentique et marque un rapprochement avec les polythéistes de l'époque[9].
L'argument serait que le verset 52 de la sourate 22 dit
52 وَمَا أَرْسَلْنَا مِن قَبْلِكَ مِن رَّسُولٍ وَلَا نَبِيٍّ إِلَّا إِذَا تَمَنَّى أَلْقَى الشَّيْطَانُ فِي أُمْنِيَّتِهِ فَيَنسَخُ اللَّهُ مَا يُلْقِي الشَّيْطَانُ ثُمَّ يُحْكِمُ اللَّهُ آيَاتِهِ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ
Nous n'avons envoyé, avant toi, ni Messager ni prophète qui n'ait récité (ce qui lui a été révélé) sans que le Diable n'ait essayé d'intervenir [pour semer le doute dans le cœur des gens au sujet] de sa récitation. Allah abroge ce que le Diable suggère, et Allah renforce Ses versets. Allah est Omniscient et Sage.
Ni le tafsir de Ibn Kathir, ni celui de Tabari n’en parlent. Mais il y a quelque chose dans l'exégèse coranique du laurier. En effet, on y lit[10] :
A propos du commentaire du verbe « réciter » « tamanna », il y a deux opinions avancées :
La première c'était que à chaque fois que Muhammad espérait-tamanna, par ses exhortations, une conversion de ses concitoyens, Satan jetait le trouble dans leurs esprits et la seconde interprétation c'est que lorsque Muhammad récitait des versets du Coran, Satan jetait le trouble dans l'esprit de Muhammad afin de l'induire en erreur dans sa récitation. Les partisans de cette opinion se fondait sur un hadith dont la fiabilité est critiquée par les plus éminents spécialistes telle que Al Qadi Ayyad et Al Bayhaqî.
Dans différents hadiths, il est dit: « lorsque le Messager vit que ses concitoyens se détournaient de lui, cela lui causa beaucoup de peine. Il espérait alors qu’Allah lui révèle un verset plus proche des convictions de ses concitoyens dont il désirait qu'ils aient la foi. Un jour alors qu'il se trouvait au sein d'une assemblée Quraysh, Allah lui révéla la sourate « l'étoile ». Le messager la récita, et lorsqu'il parvint au verset 19, Satan mis dans la bouche de Muhammad à la suite de ce verset : « et ses beautés célestes, les anges, assurément leur intercession est espérée ». Les Quraysh furent ravis d'entendre cela. Le messager poursuivit sa lecture jusqu'à la fin, où il se prosterna au verset de prosternation. Les musulmans l’imitèrent ainsi que tous les idolâtres, et les Qurayshites quittèrent les lieux enchantés par ce qu'ils venaient d'entendre. Jibril vint alors auprès du Messager d'Allah et lui dit : « Oh Muhammad, je ne suis pas venu avec ce que tu as récité ». Lorsqu'il réalisa ce qui s'était passé, Muhammad en fut profondément affligé et redouta le courroux de son seigneur. Alors Allah révéla « et nous n'avons missionné avant toi ni Messager ni envoyé, sans qu'il n'espère et que Satan se jette dans son espoir ». Mais la rumeur s'était propagée, et de nombreux réfugiés en Abyssinie revinrent à la Mecque persuadés qu'il n'avait plus rien à redouter puisque les Qurayshites s’étaient convertis ».[11]
Mais cette opinion est réfutée par un grand nombre d’auteurs musulmans.
Ibn ashur : selon lui l'utilisation du verbe « tamana » signifiant « réciter » n'est pas un usage attesté en langue arabe et l'interpréter ainsi est une hypothèse sans fondement et dont on ne trouve aucun exemple authentique en langue arabe. De plus, concernant la pertinence de l'énoncé de ce hadith, le relier à celui de d'autres hadiths d'Al Boukhari où il est dit que les idolâtres se sont prosternés à la fin de l'étoile est une extrapolation erronée des auteurs. Il indique que la prosternation n'a pas lieu au verset 20 mais au verset 62.
Al qurtubi: concernant le hadith cité ci-dessus, son énoncé et sa fiabilité sont contestés par les plus grands spécialistes du hadith et de la sunna du Messager d'Allah. Pour Qurtubi, aucun des hadiths rapportés à ce sujet n'est crédible et Bahaqi a dit concernant ses rapporteurs que ce récit n'est pas attesté. Dans son commentaire du Coran, Abu Hayyan rapporte qu'on l'interrogeait sur ce récit et l'imam Muhammad Ibn Ishaq, l'auteur de la célèbre biographie du Messager d'Allah, répondit que ce récit était l'œuvre des manichéens. Il rédigea d'ailleurs un livre sur le sujet : Al Qadi Ayad, dans son célèbre livre « ash shifa », dément justement cette théorie en démontrant la véracité de l'Envoyé. Il rappelle dans ce livre que la communauté des savants est unanime pour dire qu'il fut protégé de toute malversation dans sa transmission de la révélation, que ce soit de façon délibérée, par oubli, ou par erreur.
Abu Bakr al Bazzar réfute la chaine de transmission.
Qurtubi et Ar Razi mentionnent que le livre d’Allah est immuable et infalsifiable, et qu'il est protégé : 15,9
إِنَّا نَحْنُ نَزَّلْنَا الذِّكْرَ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ
En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien.
Comment peut-on donc accorder à ce récit le moindre crédit sans remettre en cause cette affirmation d’Allah. Il en va de même de la protection contre l'erreur du Message d'Allah : Coran 17,73
وَإِن كَادُوا لَيَفْتِنُونَكَ عَنِ الَّذِي أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ لِتَفْتَرِيَ عَلَيْنَا غَيْرَهُ وَإِذًا لَّاتَّخَذُوكَ خَلِيلًا
Ils ont failli te détourner de ce que Nous t'avions révélé, [dans l'espoir] qu'à la place de ceci, tu inventes quelque chose d'autre et (l'imputes) à Nous. Et alors, ils t'auraient pris pour ami intime.
et dans ce verset la particule « kad » كَادُ est traduite par « faillir », ce qui prouve qu'il n'est pas possible d'induire le Messager d'Allah en erreur. Il en va de même avec le verset 17,74 qui prouve également que personne ne peut induire le Message d'Allah en erreur dans sa mémorisation et sa récitation du Coran.
Ibn ashur a dit également que si les versets cités avaient un instant réjoui les idolâtres, les dix versets suivants, du 23 ou 30, n'auraient pas manqué de les ramener à la raison. Il suffit de les lire pour s'en convaincre.
إِنْ هِيَ إِلَّا أَسْمَاءٌ سَمَّيْتُمُوهَا أَنتُمْ وَآبَاؤُكُم مَّا أَنزَلَ اللَّهُ بِهَا مِن سُلْطَانٍ إِن يَتَّبِعُونَ إِلَّا الظَّنَّ وَمَا تَهْوَى الْأَنفُسُ وَلَقَدْ جَاءَهُم مِّن رَّبِّهِمُ الْهُدَى
Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n'a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur.
24 أَمْ لِلْإِنسَانِ مَا تَمَنَّى
Ou bien l'homme aura-t-il tout ce qu'il désire?
25 فَلِلَّهِ الْآخِرَةُ وَالْأُولَى
A Allah appartiennent la vie future et la vie d'ici-bas.
26 وَكَم مِّن مَّلَكٍ فِي السَّمَاوَاتِ لَا تُغْنِي شَفَاعَتُهُمْ شَيْئًا إِلَّا مِن بَعْدِ أَن يَأْذَنَ اللَّهُ لِمَن يَشَاءُ وَيَرْضَى
Et que d'Anges dans les cieux dont l'intercession ne sert à rien, sinon qu'après qu'Allah l'aura permis, en faveur de qui Il veut et qu'Il agrée.
27 إِنَّ الَّذِينَ لَا يُؤْمِنُونَ بِالْآخِرَةِ لَيُسَمُّونَ الْمَلَائِكَةَ تَسْمِيَةَ الْأُنثَى
Ceux qui ne croient pas en l'au-delà donnent aux Anges des noms de femmes,
28 وَمَا لَهُم بِهِ مِنْ عِلْمٍ إِن يَتَّبِعُونَ إِلَّا الظَّنَّ وَإِنَّ الظَّنَّ لَا يُغْنِي مِنَ الْحَقِّ شَيْئًا
alors qu'ils n'en ont aucune science: ils ne suivent que la conjecture, alors que la conjecture ne sert à rien contre la vérité.
29 فَأَعْرِضْ عَن مَّن تَوَلَّى عَن ذِكْرِنَا وَلَمْ يُرِدْ إِلَّا الْحَيَاةَ الدُّنْيَا
Ecarte-toi donc, de celui qui tourne le dos à Notre rappel et qui ne désire que la vie présente.
30 ذَلِكَ مَبْلَغُهُم مِّنَ الْعِلْمِ إِنَّ رَبَّكَ هُوَ أَعْلَمُ بِمَن ضَلَّ عَن سَبِيلِهِ وَهُوَ أَعْلَمُ بِمَنِ اهْتَدَى
Voilà toute la portée de leur savoir. Certes ton Seigneur connaît parfaitement celui qui s'égare de Son chemin et Il connaît parfaitement qui est bien guidé.
Ces histoires ayant pris des proportions énormes, il faut aussi mentionner que 1989 est une année importante. Ce sont les événements de la fatwa, et tout ce qui est suivi dans le monde.
Mais en France, c'est aussi l'affaire de Creil : la première affaire médiatisée en lien avec le voile à l'école. Au début, les politiques ne voulaient pas se mêler de cette histoire et ont laissé les chefs d'établissements gérer tout seul, puis finalement il y a eu des colloques, des intellectuels qui ont pris positions, des commissions, jusqu'au vote de la loi en 2004. Une polémique nationale a eu lieu dans le contexte de la Fatwa lancée contre Salman Rushdie et de la confrontation de l'Occident avec l'Iran, puisque plusieurs hommes politiques et intellectuels français ont alors fait le lien entre l'affaire Salman Rushdie et l'affaire du foulard de Creil pour souligner les défis posés par l'intégration de l'islam dans la société française et la défense des valeurs de laïcité et de liberté d'expression.
[ SOURCES ]
[1] article de James Hamilton, 12 février 2003 au Sunday Herald
[2] L'encyclopédie en ligne Wikipédia donne comme source W.Montgomery Watt, the history of Al Tabari - MuhaMmad at Mecca, 1988, volume VI, p11
1[3] Gilbert Grandguillaume dans « le langage de l'orientalisme dans peuple méditerranéen, l'orientalisme, interrogation, numéro 50, 1990 pages 171 à 176 », ou encore « le Coran des historiens, Christian Robin, l'Arabie préislamique ,2019 ».
[4] MT Urvois à l'entrée « versets sataniques » en 2007
[5] éditions dar al kutub al ilmiya, tome 3, p 303
[6] tome 9 édition daroussalam
[7] tafsir Ibn Kathir, page 338
[8] le laurier de l'exégèse coranique, Mohammed Benchili, éditions tawhid, page 432
[9] Le Coran des historiens, Christian Julien Robin, l'Arabie préislamique, Edition du cerf 2019 page 113
[10] sourate 22 page 559
[11] Le laurier de l’exegèse source : Al waqidi p560
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