C'est même essentiel.
L’islamophobie et la radicalisation sont souvent vues comme deux problématiques opposées, encore plus en ce moment où la société rend hommages aux professeurs assassinés (Samuel Paty en octobre 2020 et Dominique Bernard en octobre 2023).
Pourtant, les combattre simultanément est non seulement possible mais essentiel pour une société sécurisée.
DEFINITIONS
L’islamophobie désigne la haine ou la discrimination (qui, étymologiquement est censée découler de la peur) envers les musulmans ou ceux perçus comme tels, affectant leur vie quotidienne et leurs droits fondamentaux.
La radicalisation est un processus par lequel des individus adoptent des idéologies extrémistes, souvent conduisant à des actes violents ou à la justification de tels actes.
Les luttes sont liées, avec des conséquences communes. La marginalisation et la stigmatisation des musulmans à travers l’islamophobie qui dure depuis des années maintenant, crée un terreau favorable à la radicalisation en nourrissant des sentiments d’injustice, de rejet et d’exclusion. Les politiques, les médias qui véhiculent quotidiennement des discours islamophobes ou des fausses informations sur l’Islam renforcent les préjugés, isolent les communautés et facilitent la diffusion de récits victimaires exploités par des groupes radicaux.
En luttant contre l’islamophobie, nous réduisons le sentiment d’aliénation, et nous prévenons la radicalisation. Car là où l’on se sent bien, accepté, non-jugé, il est possible de promouvoir ce qu’on appelle “le vivre-ensemble”, où chacun trouve sa place. Auprès des publics plus jeunes, plus sensibles, renforcer la confiance dans les Institutions avec des actions inclusives et un discours juste fait ses preuves, nous le constatons avec nos actions sur le terrain (interventions dans les établissements, visites des lieux de culte, présence sur les réseaux sociaux).
CE QUI EST MIS EN PLACE PAR ILETAIT1FOI
Organisation d’ateliers, des conférences et de programmes éducatifs dans les écoles/collèges/lycées, les entreprises et les communautés pour expliquer l’islam, déconstruire les stéréotypes et promouvoir l'équité en matière de respects et de droits.
De nombreux établissements dans la France entière m'ont fait confiance. Rennes, Troyes, Montbéliard, Belfort ... D'Est en Ouest, c'est toujours une vraie satisfaction de pouvoir être écoutée et entendue par les élèves mais aussi leurs professeurs. Le temps de questions est toujours très riche, car j'ai un mot d'ordre : il n'y a pas de questions bêtes, de questions malaisantes, de questions gênantes. Je veux qu'ils puissent poser absolument toutes les questions qui leur passe par la tête, même si elles semblent déplacées (en lien avec le voile, le terrorisme, les attentats etc). Le but est qu'ils n'aillent pas chercher des réponses à leurs questions sur les réseaux sociaux.
Renforcer la volonté d’appliquer les lois contre les discours haineux, et la discrimination fondée sur la religion. Encourager la connaissance de ses droits.
Grâce aux deux Diplômes Universitaires sur la laïcité obtenus à Rennes et Belfort, je peux intervenir comme référente laïcité et médiatrice. Cela s'est produit dès la rentrée 2023 après la parution de la circulaire Attal : de nombreuses associations et quelques établissements ont eu besoin d'éclaircissements.
Aider les familles à comprendre les processus de radicalisation et leur donner des outils pour intervenir de manière préventive avec leurs proches. Cela s'est notamment fait au travers de la parution de mon livre Fanatiques, dans lequel je détaille mon parcours religieux en tant qu'ancienne victime de dérives sectaires. Cette épreuve est devenue une force pour sensibiliser les familles à l'écoute des premiers signes.
Création de des campagnes de sensibilisation qui mettent en avant la diversité des musulmans et leur contribution à la société, afin de contrer les représentations négatives dans les médias. Mes réseaux sociaux sont une vitrine de mon travail et permettent de créer du contenu qui peut être lu par des milliers de personnes, parfois des millions ! (le record sur une publication est de 3,1 millions de vues). Dès qu'une polémique enfle, on s'empare du sujet et on tente de désamorcer tout de suite !
Promotion du dialogue interreligieux et interculturel pour favoriser une meilleure compréhension mutuelle, via des événements comme des tables rondes, des conférences, des rencontres dans les lieux de culte, des participations aux journées portes ouvertes dans des mosquées. L'interreligieux est ma passion et je la vis à travers la théologie comparée. Je suis convaincue que créer des relations solides avec les autres croyants ne peut être qu'une bonne chose : ensemble, nous sommes alliés et nous avons le même but : vivre notre foi sereinement au sein de notre pays. Dialoguer avec des non-musulmans en présentant nos religions, en partant sur nos points communs pour ensuite aborder nos différences est ma spécialité. Je n'ai jamais connu un seul incident après plusieurs années d'expériences de terrain. C'est que ce travail est utile et nécessaire !
Création sur les réseaux sociaux de contenus et d’espaces de dialogue où les jeunes peuvent discuter de leurs préoccupations sans peur d'être jugés, qui déconstruisent les discours extrémistes en ligne, en fournissant des arguments solides et nuancés pour montrer les dangers de la radicalisation. Publication d’un livre (Guide Coran) qui reprend les exégèses des versets pouvant être instrumentalisés à des fins violentes. Ce Guide est un vrai succès et est souvent en rupture de stock. C'est l'aboutissement de plusieurs années de travail acharné de compilation, d'études afin de pouvoir comparer les traductions, les termes et ainsi, essayer à mon échelle, de sensibiliser au fait que certains versets du Coran sont certes parfois déroutants, mais qu'il y a toujours une explication rationnelle à cela.
Formation et ateliers pour aider à identifier les VRAIS signes de radicalisation précoce et à réagir de manière constructive. En tant que théologienne, je déplore que les colloques, les réunions, les évènements mis en place pour discuter de la radicalisation prennent ce phénomène sous tous les angles sauf celui de la théologie justement. Cela donne lieu à des signes complètement idiots et hors sol et des problématiques pas suffisamment traitées ! On passe à côté du sujet, et surtout, on focalise notre attention sur des détails qui n'en sont pas en passant à côté du véritable danger. Pire encore, en stigmatisant les individus sur de faux signes de radicalisation, on créé des malaises et des ressentiments qui, parfois, donnent lieu à des situations dramatiques et des états d'esprits vraiment négatifs.

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