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Les Jeux Olympiques : religieux ?

Les origines des Jeux Olympiques remontent à Olympie, un site sacré de la Grèce ancienne. Selon la mythologie grecque, le mont Olympe, situé près de la mer Égée, abritait un « royaume des dieux ». Initialement tenus au VIIIe siècle avant Jésus-Christ jusqu'au IVe siècle après Jésus-Christ, ces jeux étaient ancrés dans le centre religieux d'Olympie.

Depuis 338 av. J.-C., un serment olympique en quatorze points régit l'organisation des Jeux, et le premier point stipule que les participants doivent « être des sujets hellènes libres, ni esclaves, ni métèques ». C’est suite à l'invasion romaine que les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs, attirant même la participation d'empereurs. Cependant, sur les conseils de l'évêque Ambroise de Milan, l'empereur romain Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur nature païenne[1].

Malgré tout, le site d'Olympie conserve son importance symbolique : une flamme brûlait « éternellement » sur l’autel de l'Héraion, le temple d'Héra (« déesse » protectrice des femmes et la déesse du mariage, gardienne de la fécondité du couple et des femmes en couches). Aujourd’hui, le rituel de l'allumage de la flamme olympique commence encore à Olympie : elle est allumée devant le temple d'Héra.

Ensuite, le relais de la flamme débute, traversant plusieurs pays avant d'atteindre la ville hôte des Jeux olympiques. Chaque relayeur transporte le flambeau sur une courte distance avant de le passer au relayeur suivant. Le relais de la flamme vise à promouvoir l'esprit olympique, l'unité et la paix à travers le monde.

D’ailleurs, on doit la « reprise » des Jeux Olympiques à un français, Pierre de Coubertin. Considéré comme le fondateur des Jeux olympiques modernes, ce réformateur français né en 1863 à Paris, était passionné par l'idée de revitaliser l'éducation physique et morale à travers le sport. Coubertin a été inspiré par les idéaux de l'Antiquité grecque et les Jeux olympiques antiques. L'idée de restaurer les Jeux olympiques a pris forme avec la création du Comité International Olympique (CIO). Il réunit à cet effet, en 1894, des représentants de neuf pays à la Sorbonne à Paris, pour rétablir les Jeux olympiques. Lors de cette réunion historique, Coubertin a prononcé la célèbre phrase : « L'important dans la vie ce n'est point le triomphe, mais le combat ; l'essentiel ce n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être bien battu.[2] » Cette déclaration a depuis été adoptée comme la maxime des Jeux olympiques. Coubertin a donné un sens très spirituel à l’Olympisme : c’est lui qui a qualifié les Jeux de « religlio athletae » dans les années 1920, envisageant une sorte de religion laïque visant à éduquer les jeunes par le sport. Les quatre principes olympiques incluent d’ailleurs le fait d'être une « religion » adhérant à un idéal de vie supérieure.

Les premiers Jeux olympiques modernes ont eu lieu à Athènes en 1896, et ils ont marqué le début d'une tradition qui perdure aujourd'hui. Depuis cette époque, les Jeux olympiques ont été organisés tous les quatre ans, à l'exception de quelques interruptions ou reports (guerres, épidémies).

Cette année encore, le lien entre la mythologie grecque et les Jeux Olympiques est illustré dans les médailles françaises : pour célébrer le retour des Jeux en France, chaque médaille est ornée d'un morceau de la tour Eiffel, créant ainsi une connexion entre l'objet convoité et l'emblème iconique de Paris. Et l’envers de la médaille représente Athéna Niké sortant du stade Panathénaïque et l'Acropole accompagnée de la tour Eiffel. Athéna Niké est une représentation particulière de la déesse grecque Athéna. Le terme « Niké » signifie victoire en grec, et Athéna Niké est donc souvent appelée « Athéna la Victorieuse » ou « Athéna la Triomphante ». Elle incarne la divinité qui apporte la victoire dans les batailles et les compétitions.

Athéna Niké était souvent représentée sous la forme d'une petite statue ailée, symbolisant la victoire rapide et agile. Elle était généralement représentée avec des ailes déployées, tenant une couronne de laurier (symbole de victoire) et parfois une palme. Le sanctuaire d'Athéna Niké à l'Acropole d'Athènes était dédié à cette déesse et était un lieu important pour les cérémonies en l'honneur de la victoire. Le temple d'Athéna Niké a été construit au Ve siècle avant J.-C.

Dans le contexte des médailles olympiques modernes, la représentation d'Athéna Niké est souvent utilisée pour symboliser la victoire et le triomphe. Son image est intégrée dans la conception des médailles olympiques, en particulier sur la face représentant la victoire et le renouveau des Jeux.

 

NOTES


 

 

[1] Théodose Ier est crédité d'avoir pris des mesures significatives en faveur du christianisme et d'avoir œuvré pour son ascension en tant que religion dominante. En 380, il émit l'Édit de Thessalonique, également connu sous le nom de Cunctos populos, qui proclamait le christianisme nicéen (basé sur les enseignements du concile de Nicée en 325) comme la foi officielle de l'Empire romain. Cet édit déclarait que la trinité chrétienne – le Père, le Fils (Jésus-Christ) et le Saint-Esprit – était la croyance officielle à suivre, et il établissait des sanctions pour ceux qui ne s'y conformaient pas.
[2] Inspirée des paroles de l'évêque de Pennsylvanie Ethelbert Talbot, Pierre de Coubertin prononce cette phrase sous une forme modifiée pour la première fois lors d'une réception tenue par le gouvernement britannique le 24 juillet 1908.
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