Une réplique exceptionnelle
Parmi les milliers de répliques de la grotte de Lourdes disséminées à travers la France, le sanctuaire marial d'Hérouville-Saint-Clair se distingue par son caractère unique au monde. Sa particularité réside dans la reproduction fidèle, aux deux tiers de sa taille originale, non seulement de la grotte mais aussi de la basilique pyrénéenne. Situé en périphérie de Caen, ce lieu de pèlerinage offre aux visiteurs un espace de contemplation et de sérénité.
Une histoire née de la providence
L'histoire du Petit Lourdes commence en 1870 avec l'installation des Frères des Écoles Chrétiennes à Hérouville-Saint-Clair. La rencontre providentielle entre le Père Provincial et Jules Dubosq, un négociant rouennais, marque un tournant décisif. Ce dernier, en reconnaissance de la guérison miraculeuse de son épouse, avait fait le vœu de construire une église. L'architecte Hébert conçoit alors un sanctuaire comprenant une chapelle et une crypte, reproduisant la basilique de Lourdes aux deux tiers de sa taille originale.
La consécration a lieu le 23 juillet 1882 par Monseigneur Le Coq, évêque de Nantes et ancien curé de l'église Saint-Jean de Caen. Le succès est immédiat : dès sa première année d'existence, le site attire 12 000 pèlerins. Le complexe s'enrichit progressivement d'une grotte artificielle, d'une source et de chemins en lacets.
Un site aux multiples facettes
Le Petit Lourdes se caractérise par plusieurs éléments remarquables :
La chapelle, réplique aux deux tiers de la basilique de Lourdes, a traversé une histoire mouvementée, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle abrite de nombreux trésors patrimoniaux, dont des statues, du mobilier d'époque et un tabernacle précieux. Ses vitraux, créés par le Maître verrier Georges Gross de Nancy en 1952, témoignent de sa renaissance après les dommages subis lors de la libération de Caen en 1944.
Le parvis offre une vue imprenable sur le canal de Caen à la mer. En contrebas s'étend une pelouse en forme de cœur, bordée de buis formant un chapelet à six dizaines, rappelant celui utilisé par Sainte Bernadette lors des apparitions.
Les lacets, s'étendant sur 170 mètres, dessinent un "M" symbolique en l'honneur de la Vierge Marie. Ils relient la chapelle à la grotte et à la source. La grotte elle-même, creusée dans la carrière ayant servi à la construction de la chapelle, abrite une source dont on vante les propriétés magnétiques.
Une évolution continue
Le site a connu plusieurs phases d'occupation. Les bâtiments du Noviciat, complétés par le Scolasticat régional, ont accueilli successivement l'école des éducateurs d'Hérouville-Saint-Clair, des services de l'hôpital Saint Louis, puis l'école Charles Péguy et le Centre de Formation Pédagogique de l'Enseignement Catholique, devenu depuis l'Institut supérieur de Formation de l'Enseignement Catholique.
En 1999, après le départ des quatre derniers Frères, la garde du site est confiée à Madame Germaine Doix, qui assurera bénévolement pendant quinze ans l'accueil des pèlerins et l'entretien des lieux.
Aujourd'hui, le Petit Lourdes continue d'allier sa vocation spirituelle à son rôle patrimonial et culturel. Site vivant niché dans un écrin de verdure, il accueille aussi bien les pèlerins que les promeneurs, incarnant un projet spirituel universel profondément ancré dans le tissu local.
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